Article 353 du code pénal

Originaire de Bretagne, Tanguy Viel a été publié dès son premier ouvrage par les Éditions de Minuit. Pensionnaire de la Villa Médicis en 2003, il a reçu le Prix littéraire de lavocation pour son roman L’Absolue perfection du crime. Article 353 du Code pénal est son neuvième roman, récompensé par le Grand Prix RTL Livre et le Prix François Mauriac. Son écriture dissèque les liens familiaux, les duperies, les inégalités de classes et les rapports père/fils, ou père/fille dans son dernier roman La fille qu’on appelle. Généralement considérés comme des romans policiers, ce sont des monologues intérieurs de personnages de classes socio-culturelles moyennes ou dites "inférieures".

Le discours du narrateur y est en perpétuelle tension, parasité par celui des autres personnages et l’incertitude de son propre langage, torpillé de doutes personnels. Bien souvent la question du récit n’est pas tant de savoir si les actes évoqués sont justes, au sens moral, ou non. L’importance réside dans le fait de savoir si le narrateur a réussi à raconter sa vie. Il collabore à l’écriture du film de Louis Garrel L’innocent (César 2023 du Meilleur Scénario). Reconnu pour la grande finesse de son style, il admet volontiers l’héritage littéraire de Jean Echenoz ou François Bon, dans la famille des Laurent Mauvignier et Éric Vuillard. À la parution d’Article 353, il disait à leur propos : "Il y a eu la littérature du silence, de la ruine, de la table rase, et eux ont eu envie de refabriquer du vivant. On continue ce travail là.".

Après des études de droit public, Emmanuel Noblet se forme au Conservatoire de Rouen et à l’Académie du CDN de Limoges en 2001. Dans son parcours, il est régisseur et éclairagiste au théâtre, collaborateur artistique et assistant de metteur•ses en scènes, au cinéma également. Au théâtre, il joue Shakespeare, Molière, Marivaux, Lagarce etc sous la direction de nombreux•ses metteur•ses en scène dont Catherine Hiegel, Simon Delétang et Christophe Rauck. En parallèle, il tourne régulièrement pour la télévision et le cinéma, notamment dans les séries Scalp de Canal+ et L’art du crime de France 2. 

En 2017, son adaptation et mise en scène, en collaboration avec Benjamin Guillard, du roman Réparer les vivants de Maylis de Kerangal, qu’il a jouée plus de 300 fois en France et à l’étranger, a remporté le Prix Beaumarchais du Meilleur spectacle du Théâtre Public et lui a valu le Molière du Seul- en-scène. Il a mis en scène deux spectacles musicaux : Et vivre était sublime (Prix du public Avignon OFF 2015) et Dabadie, les Choses de nos vies en tournée actuellement. 

Il travaille le plus souvent à des adaptations littéraires qu’il met en scène. Boussole de Mathias Enard sur demande de l’auteur, Le Discours de Fabrice Caro, VNR de Laurent Chalumeau, et Une sur deux de Giulia Foïs avec 22 comédiennes, un film/spectacle sur France Télévision pour la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Il a mis en scène Lola Lafon sur son spectacle Un état de nos vies, en tournée actuellement. Cette saison, il a adapté et mis en scène Encore une journée divine de Denis Michelis en monologue pour François Cluzet. Article 353 du Code Pénal est le roman qu’il souhaitait adapter au théâtre depuis sa parution en 2017. Tanguy Viel a validé sans réserve son adaptation du texte.

Suite à la tournée de 350 représentations de Réparer les vivants, Emmanuel Noblet crée la Compagnie Les Choses de la Vie. L’adaptation au cinéma du roman de Paul Guimard étant un film fondateur pour lui, il choisit ce titre symbolique, porteur de toutes les histoires, pour cette compagnie qui cherche à partager au théâtre une littérature exigeante et populaire, avec des enjeux sociaux et émotionnels forts. Le bureau de production Les Aventurier.e.s l’accompagne pour la production d’Article 353 du Code Pénal, roman qu’il souhaitait adapter depuis sa parution en 2017. 

Après la direction, de 2008 à 2018, du Préau, Centre Dramatique National de Normandie à Vire, Pauline Sales et Vincent Garanger fondent début 2019 la compagnie À L’Envi, dont ils sont les directeur•rices artistiques, aujourd’hui implantée dans le Val de Marne. 

Depuis 2019, la compagnie a créé quatre spectacles, deux jeunes public et deux tout public. Normalito, En prévision de la fin du monde et de la création d’un nouveau, Les femmes de la maison et Mon visage d’insomnie. Elle reprend en Avignon 2024 à la Scala, le spectacle Lazzi, texte et mise en scène de Fabrice Melquiot avec Vincent Garanger et Philippe Torreton dont elle devient la productrice après les Bouffes du Nord. En 2024 La compagnie est coproductrice d’Article 353 du code pénal de Tanguy Viel, mis en scène par Emmanuel Noblet avec Vincent Garanger. 

En 2025 elle en prend la production déléguée pour le Festival OFF d’Avignon. En novembre 2024, Pauline Sales crée à la Scène Nationale du Mans Les deux déesses, Déméter et Perséphone, une histoire de mère et fille. La compagnie À L’Envi est associée à la Halle aux Grains - Scène nationale de Blois, à l’Estive - Scène nationale de Foix et de l’Ariège, et aux Quinconces l’Espal - Scène nationale du Mans. Elle est partenaire régulière du Théâtre André Malraux de Chevilly Larue, du Théâtre Jacques Carat de Cachan, du Théâtre Paul Eluard de Choisy le Roi, et du Théâtre Romain Rolland de Villejuif dans le Val de Marne.